Citation de la semaine

« Je pense que certaines jeunes personnes veulent une expérience plus profonde. Certaines personnes veulent juste être frappées sur la tête et si elles sont frappées assez fort elles ressentiront peut-être quelque chose. Mais d'autres veulent aller au fond des choses et peut-être découvrir plus de richesse. Et je pense que ce sera toujours pareil, ces gens là ne seront pas un grand pourcentage de la population. Un grand pourcentage de la population ne veut pas d'un défi, ils veulent qu'on leur fasse quelque chose, ils ne veulent pas participer. Mais il y aura toujours, peut-être 15%, qui en veulent plus et ils iront le chercher, peut-être que c'est là qu'est l'art. »
Bill Evans

dimanche 28 novembre 2010

Conseils + sujet de préparation à la dissertation (Première année)

J'invite les étudiants de première année à lire avec attention ce nouveau lien pour la préparation de la dissertation car il récapitule d'importantes précisions méthodologiques - cela vous sera utile pour la préparation de l'examen de décembre tout comme pour le devoir sur table qui vers la mi/fin février sera consacré à Balzac et au roman : 


Le lien en question restera sur la marge droite du blog sous le nom Conseils sur la dissertation (suite). Imprimez et relisez régulièrement ce texte qui vous peut vous aider pour construire une dissertation littéraire.  Je rappelle à ce propos que j'accepte de corriger des copies d'entrainement à la dissertation. Voici un type de sujet pour la semaine prochaine auxquels les étudiants intéressés peuvent se consacrer :

"L'argent est l'un des grands principes organisateurs de la Comédie humaine. Il est à la fois source de corruption et dynamique du cycle romanesque. Vous discuterez la validité de cette affirmation à l'échelle non du cycle, mais du roman Illusions Perdues."

vendredi 19 novembre 2010

Oeuvres de Balzac et classiques du roman à écouter (première année)

Pour vous familiariser davantage avec l'univers de la Comédie humaine, ses thématiques récurrentes et le style de Balzac, rien ne vous sera plus utile que d'écouter en ligne ou de télécharger en mp3 de nombreux textes lus sur le site Littérature audio.com


Plusieurs oeuvres qui s'y trouvent pourront vous permettre de développer votre réflexion sur Balzac, pour compléter Illusions Perdues, en particulier : 
Le Père Goriot (si vous ne l'avez pas déjà lu)
Eugénie Grandet
Etude de femme
Autre étude de femme
La Cousine Bette
Gobseck
Contes Bruns
Le Chef d'oeuvre inconnu

Il va de soi que pour une réflexion plus large sur le roman (ce que peut tout à fait être le sujet de dissertation que je donnerai en fevrier), il est très utile de prendre connaissance avec des romanciers majeurs de la littérature française qui se trouvent également sur le site :
Stendhal
Flaubert
Zola
Proust

mais aussi avec quelques incontournables de la littérature mondiale :
Swift
Defoe
Hawthorne
Goethe
etc... (pas la peine de citer les grands romanciers de votre pays, pour lesquels une écoute en traduction française est inutile et dont, évidemment, vous connaissez déjà les oeuvres)

jeudi 18 novembre 2010

Exemplier du séminaire n°9 (deuxième année)

Pas de lecture spécifique pour ce premier cours sur le roman en dehors de l'incipit du Conte du Graal. Vous devrez relire pour demain le texte suivant (Conte du Graal v. 1-69) et tenter de traduire ce que vous avez pu comprendre. Nous procéderons à une définition du roman médiéval et évoquera en cours cet extrait et sa traduction. 


Qui petit seme petit quialt,
et qui auques recoillir vialt
an tel leu sa semance espande
que fruit a cent dobles li rande;
car an terre qui rien ne vaut,
bone semance i seche et faut.
Crestiens seme et fet semance
d'un romans que il ancomance,
et si le seme an si bon leu
qu'il ne puet estre sanz grant preu,
qu'il le fet por le plus prodome
qui soit an l'empire de Rome.
C'est li cuens Phelipes de Flandres,
qui mialz valt ne fist Alixandres,
cil que l'an dit qui tant fu buens.
Mes je proverai que li cuens
valt mialz que cist ne fist asez,
car il ot an lui amassez
toz les vices et toz les max
dont li cuens est mondes et sax.
Li cuens est tex que il n'escote
vilain gap ne parole estote,
et s'il ot mal dire d'autrui,
qui que il soit, ce poise lui.
Li cuens ainme droite justise
et leauté et Sainte Iglise,
et tote vilenie het;
s'est plus larges que l'an ne set,
qu'il done selonc l'Evangile,
sanz ypocrisye et sanz guile,
qui dit: « Ne saiche ta senestre
le bien, quant le fera la destre. »
Cil le saiche qui le reçoit,
et Dex, qui toz les segrez voit
et set totes les repostailles
qui sont es cuers et es antrailles.
L'Evangile, por coi dit ele:
« Tes biens a ta senestre cele ? »
La senestre, selonc l'estoire,
senefie la vainne gloire
361b.41
qui vint de fause ypocrisie.
Et la destre, que senefie ?
Charité, qui de sa bone oevre
pas ne se vante, ençois la coevre,
que nus ne le set se cil non
qui Dex et Charité a non.
Dex est charitez, et qui vit
an charité, selonc l'escrit,
sainz Pos lo dit et je le lui,
qu'i maint an Deu et Dex an lui.
Donc sachoiz bien de verité
que li don sont de charité
que li bons cuens Felipes done,
c'onques nelui n'an areisone
fors son franc cuer le debonere,
qui li loe le bien a fere.
Ne valt mialz cil que ne valut
Alixandres, cui ne chalut
de charité ne de nul bien ?
Oïl, n'an dotez ja de rien.
Donc avra bien sauve sa peinne
Crestiens, qui antant et peinne
a rimoier le meillor conte,
par le comandement le conte,
qui soit contez an cort real.
Ce est li contes del graal,
don li cuens li baille le livre,
s'orroiz comant il s'an delivre.

mercredi 17 novembre 2010

A l'attention des étudiants de première année

Voici une très intéressante étude de Jean-Marie Schaeffer sur "Le romanesque" comme catégorie particulière. Attention à bien distinguer cette catégorie (si après lecture de cet article et décidez de réutiliser le terme et de l'intégrer à un devoir ou dans un examen) de l'expression de "genre romanesque" que nous avons utilisé jusqu'ici et où "romanesque" apparaît dans le sens adjectival du concept de roman (par opposition au "genre poétique" ou "genre théâtral") : 
http://www.vox-poetica.org/t/Le_romanesque.pdf

mardi 16 novembre 2010

A l'attention des étudiants (de première année en particulier)

Le cours de vendredi prochain marque un passage : celui de la première à la deuxième des trois parties qui constitueront notre année universitaire. Nous passerons de l'étude de la poésie à celle du roman avec comme oeuvre centrale Illusions Perdues de Balzac pour les étudiants de première année et Perceval ou Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes pour ceux de deuxième année.

Mais c'est également un passage dans l'étude méthodologique : nous mettrons de côté la méthode du commentaire composé étudié jusqu'ici (nous y reviendrons cependant dans le cours de l'année) pour évoquer les règles de la dissertation littéraire.

A cet égard, voici un lien qui vous servira d'introduction pour comprendre ce qu'on entend en France par "dissertation littéraire". L'exercice, tiré d'un site belge, y est présenté en utilisant plusieurs exemples d'oeuvres qui permettent d'avoir une idée claire et pratique de ce qu'est la dissertation.


jeudi 11 novembre 2010

Synthèse du séminaire n°6 (première et deuxième années)

Synthese du seminaire n°6

Conseils sur le commentaire composé (Première année)

Avant le devoir sur table de ce samedi, j'invite les étudiants de première année à (re)lire plusieurs exemples de commentaires composés :

- Dans la barre des liens, des conseils sur le commentaire composé viennent d'être ajoutés - il s'agit d'une méthode pour organiser votre commentaire, mais mise en pratique à travers une série de huit exemples pour apprendre d'une part à rechercher votre problématique et vos axes d'étude, d'autre part formuler votre introduction.

-Par ailleurs vous trouverez ici un très bon exemple de commentaire composé tiré d'un poème des Fleurs du mal :

http://www.studyrama.com/vie-etudiante/agenda/soirees-etudiantes/exemples-de-sujets-et-corriges/le-commentaire-compose-texte-de-baudelaire-corrige.html?id_article=8274

- Enfin, comme nous l'avons déjà dit à maintes reprises en cours, il est évidemment nécessaire, afin d'être prêt pour ce devoir, de bien intégrer les notions poétiques (versification, figure rhétoriques) vues en cours et développées dans les liens à cet effet. Une dernière révision de ces notions durant ces deux derniers jours précédant le devoir ne peut que vous être bénéfique.


mercredi 10 novembre 2010

Textes à lire pour le séminaire n°7 (première et deuxième années)

Pas d'exemplier pour le séminaire de ce vendredi 12 novembre : nous travaillerons sur le corpus poétique seul, sans évoquer de textes complémentaires dans le détail. Les étudiants de deuxième année devront avoir relu les poèmes "Les Petites Vieilles" et "Le Cygne"et apporter comme d'habitude Les Fleurs du mal avec eux. Les étudiants de première année feront de même et ajouteront la relecture du poème "Les Sept Vieillards".

dimanche 7 novembre 2010

Lectures théoriques pour les étudiants de première année

Quatre nouveaux liens viennent d'être ajoutés à ce blog - vous devrez fréquenter régulièrement le premier d'entre eux et lire les trois suivants intégralement :

- L'atelier de théorie littéraire du site Fabula; il pourra vous être très utile tout au long de l'année quelque soit notre objet d'étude grâce à la richesse de ses entrées et le grand nombre de spécialistes qui ont contribué au projet.
 Les articles sont regroupés par thèmes : ainsi, pour atteindre un article sur le "fait littéraire" vous devez cliquer dans le sommaire de l'atelier sur la notion "l'oeuvre littéraire" puis dans cette section cliquer sur  l'article "le fait littéraire".
Pour un questionnement sur l'interprétation, vous cliquerez logiquement sur la notion du même nom et vous trouverez une série d'articles liés à votre recherche, comme, par exemple, l'introduction du livre d'Yves Citton, "Lire, interpréter, actualiser".

- Description et interprétation : l'objet de la poétique est un article de Marielle Macé sur Fabula que je vous demande de lire absolument dans la mesure où il contient beaucoup de choses très pertinentes pour clarifier vos connaissances sur les différentes fonctions de l'étude et de l'interprétation littéraire et sur le problème de la frontière entre étude descriptive et étude interprétative.

- La perspective narrative, tiré de l'excellent site de l'Université de Genève (même s'il s'agit ici de travaux tirés de l'Université de Lausanne) évoque tous les éléments de base pour l'étude de la forme romanesque. Il est impératif que vous lisiez aussi ce lien intégralement avant que l'on commence l'étude d'Illusion Perdues (à partir du séminaire n° 9).

- Vraisemblance et motivation est un article de Gérard Genette que vous devrez également lire pour aborder l'étude du genre romanesque. Il complètera les connaissances que vous avez déjà acquises avec la lecture des chapitres de Mimèsis d'Auerbach donnée dans la bibliographie, notamment le chapitre XVIII, "A l'hôtel de Mole" qui évoque la période que nous étudierons).









Extrait de Gaspard de La Nuit

En attendant la mise en ligne de la synthèse du séminaire n°6, voici un poème extrait du recueil d'Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit qui inspira le projet du Spleen de Paris et à qui Baudelaire reconnait la paternité du poème en prose. Vous pouvez lire l'intégralité du recueil sur Wikisource : http://fr.wikisource.org/wiki/Gaspard_de_la_nuit/%C3%89dition_1920




ONDINE

Je croyais entendre 
Une vague harmonie enchanter mon sommeil, 
Et près de moi s'épandre un murmure pareil 
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre. 
CH. BRUGNOT. - Les deux Génies.


    — « Écoute! — Écoute! — C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
   « Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
   « Écoute! — Écoute! — Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne. »


* * *

   Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt, pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais, pour être le roi des lacs.
   Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.