Ce blog donnera tout au long de l'année aux étudiants du CUF les exempliers des textes étudiés dans les séminaires de littérature ainsi que les synthèses des cours et des liens vers des sites utiles pour l'étude littéraire. Les synthèses peuvent concerner tous les étudiants (1ère et 2ème années) lorsque les programmes se rejoignent, ou être spécifiquement liées à l'une ou l'autre classe. Ce sera toujours précisé. Enfin, il est plus que conseillé de venir en cours avec les exempliers imprimés.
Citation de la semaine
« Je pense que certaines jeunes personnes veulent une expérience plus profonde. Certaines personnes veulent juste être frappées sur la tête et si elles sont frappées assez fort elles ressentiront peut-être quelque chose. Mais d'autres veulent aller au fond des choses et peut-être découvrir plus de richesse. Et je pense que ce sera toujours pareil, ces gens là ne seront pas un grand pourcentage de la population. Un grand pourcentage de la population ne veut pas d'un défi, ils veulent qu'on leur fasse quelque chose, ils ne veulent pas participer. Mais il y aura toujours, peut-être 15%, qui en veulent plus et ils iront le chercher, peut-être que c'est là qu'est l'art. » Bill Evans
Pour préparer le cours de ce vendredi 2 décembre, je vous demanderai de lire le dernier extrait de la préface de Cromwell distribué en cours. Pour illustrer le théâtre romantique, nous étudierons la première scène d'Hernani (veuillez relire à cet égard l'exemplier n°18 de l'année universitaire 2010-11).
La deuxième partie du cours sera consacrée au thème de l'illustration théâtrale pour lequel je vous demande de lire :
Les scènes 4 et 5 de l'acte 5 de L'Illusion comique de Corneille :
Le cours du 2 décembre s'achevera par des conseils méthodologiques ainsi qu'un certain nombre de rappels en vue des révisions pour la préparation de l'examen de décembre.
Pour les étudiants voulant approfondir les textes de théorie sur le théâtre vus en cours la semaine dernière et hier ou prolonger la lecture de Dom Juan après l'étude de la scène d'exposition, voici des liens vers les versions complètes de ceux-ci :
Nous prolongerons la lecture de la préface de Cromwell au prochain cours et nous aborderons le drame romantique "en pratique" avec divers extraits de pièces.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (La tirade du nez)
Cyrano
Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! »
Amical : « mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! »
Curieux : « de quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « l'animal seul, monsieur, qu'Aristophane
Appelle hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »
Cavalier : « quoi, l'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau c'est vraiment très commode ! »
Emphatique : « aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « c'est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « souffrez, monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! »
Militaire : « pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.
Ionesco, La Leçon
Et le texte de cette pièce de Ionesco peut être accessible ici : http://www.eduhi.at/dl/TH_LaLecon_neu.pdf
Pour des précisions supplémentaires concernant la dissertation, les étudiants peuvent également se référer, en plus des points évoqués en cours, à d'anciens séminaires de ce blog. On ajoutera néanmoins les deux liens suivants qui peuvent s'avérer d'intéressants compléments. Le premier est simplement théorique, mais précis tandis que le second - à mon avis très utile pour vous - vous invite à mettre en pratique votre compréhension des différents types de plans envisageables pour la dissertation littéraire :
Je rappelle aux étudiants désireux de réviser la méthode du commentaire composé que le cours théorique que nous avons donné au début d'octobre sur ce sujet avait fait l'objet d'une synthèse de notes en trois parties l'an passé. Il serait prudent de vous y reporter afin de préparer l'examen. En voici les liens :
Nous compléterons ce cours théoriques, fondé sur des exemples variés et généraux (non propres à la poésie), par des commentaires complets de textes de Mallarmé dans le séminaire d'aujourd'hui.
Les étudiants de première et deuxième années devront relire les poèmes suivants de Mallarmé :
Renouveau Hommage (Toute l'âme résumée)
Sainte
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui.
Nous étudierons ces poèmes avant d'évoquer le rapport de Mallarmé à la traduction poétique de Poe. Il s'agira de notre dernier cours sur la séquence concernant les études poétiques. Dès la semaine suivante, nous entâmerons celles consacrés au genre théâtral.
Chers étudiants,
Je vous fais parvenir ici l'analyse structuraliste classique du sonnet "Les Chats" de Charles Baudelaire par Roman Jakobson et Claude Levi Strauss. Il vous intéressera particulièrement si vous appréciez les approches formelles et linguistiques.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1962_num_2_1_366446
Bonne lecture!